2023 - Oman

 Le Sultanat d’Oman nous a fascinés par de multiples aspects, dont les plus marquants peuvent être les suivants.

Un système de distribution d’eau ancestral remarquable.
Séparé du grand désert de la péninsule arabique par une chaine montagneuse qui se poursuit jusqu'au Yémen et aux rives de la mer Rouge, Oman est un territoire semi-désertique. Toutefois, dans le Nord du pays, où nous avons voyagé, les montagnes recueillent environ 300 mm de pluies annuelles.
Cette pluviométrie a permis la création d’un système millénaire d’approvisionnement en eau qui a rendu possible l'irrigation des multiples palmeraies au pied des montagnes par des systèmes typiquement Omanais, hérités de l’occupation très ancienne du pays par les Mésopotamiens, les «aflag» (pluriel du mot «falaj»).
Falaj signifie diviser en parts en arabe. Les aflaj sont des systèmes de transport des eaux:

• captées dans des nappes souterraines,
• venant de sources,
• venant des eaux de crue

L’eau est acheminée sur des kilomètres par gravité via des canaux en tunnel ou en surface.

Un falaj

 Les besoins domestiques sont les premiers servis, les besoins d'irrigation viennent ensuite. Les aflaj sont la propriété de leurs constructeurs, groupements de familles ou autorités locales, et les usagers non-propriétaires peuvent louer leur accès à l’eau.
La gestion de l'eau d'un falaj est un exemple remarquable de coopération et d'entente communautaire : dans le passé, la durée de la distribution d’eau à chaque exploitant était calculée à l’aide du cadran solaire de l’oasis, aujourd'hui on se réfère à sa montre. Il reste environ 3.000 aflaj actifs à Oman, irriguant 26.000 ha dans le Nord du Sultanat, là où les montagnes (point culminant à 3.000m) retiennent nuages et pluies.
 
Une histoire mouvementée, qui a fondé une nation.
Oman est, avec le Yémen, la seule véritable nation de la péninsule arabique, de tout temps située au confluent du sous-continent Indien, du monde Perse et de l'Afrique Orientale Swahilie.
Déjà, au 2ème millénaire avant J.C., les navigateurs Omanais vont livrer le cuivre en Mésopotamie.
Dans l'Antiquité, la péninsule devient une productrice majeure d'encens, base d'une activité commerciale importante qui va se développer avec la Mésopotamie, l'Égypte, la Perse, l'Inde, puis, plus tard, avec la Chine, le fret retour étant la soie.
Les Omanais sont les navigateurs de l'Océan Indien : ils ont mis au point des bateaux robustes et rapides, les dhows, ils connaissent parfaitement le régime des vents pour leurs allers-retours avec les côtes de l'Inde, ils ont une marine de guerre efficace.
À la fin du 15ème siècle, ils se heurtent aux Portugais, dont les navires sont mieux armés. Ceux-ci occupent une partie du littoral après 1507. Ils en sont chassés en 1650 par les Omanais qui, dans la foulée, s'emparent des principaux ports swahilis de la côte est-africaine. Au début du 19ème siècle, Oman est devenu un véritable empire colonial, qui s'étend du Baloutchistan à Zanzibar.
Le sultanat est placé sous protectorat britannique de 1891 à 1971.
Du fait de la politique de rejet du monde moderne et d'isolement total menée par le sultan Saïd Ibn Taïmour, Oman est devenu en 1960 le pays le plus arriéré de la planète, où la pauvreté est extrême.

Après ses études en Angleterre, le fils du sultan, Qaboos, revient à Oman en 1964. Pour l'empêcher de corrompre le pays avec les idées de son temps, son père le confine dans sa chambre, avec, entre autres joyeusetés, interdiction de voir sa mère ! Au bout de 6 ans de ce régime, le jeune Qaboos renverse son père en 1970, avec l'aide des Britanniques. Une fois au pouvoir, la renaissance du Sultanat d'Oman commence, il lance une exploitation raisonnée du pétrole, met en chantier routes, ports, écoles et hôpitaux, construit des monuments splendides - grande mosquée de Mascate, de Nizwa, Opéra de Mascate, etc... 

Jusqu'à sa mort en 2020, il règne en monarque absolu, tout en entamant une timide transition démocratique en 1996. Un homme visionnaire, étonnant...

Une forte identité culturelle.
Oman est très attaché à ses racines et à son passé.

Par exemple, le pays est parsemé de forts et de tours de guet, construits par les Portugais et les Omanais. Tous ces vestiges sont restaurés, et entretenus en permanence. Beaucoup de constructions neuves sont, soit inspirées de l’architecture traditionnelle Omanaise, soit directement copiées sur d’anciens édifices.

Par exemple, le costume traditionnel Omanais masculin, une robe longue, sans col, avec quelques broderies discrètes, le plus souvent blanche, la "dishdasha" est obligatoire au travail. 

Par exemple, depuis janvier 2022, concevoir et importer des vêtements dont les critères de fabrication Omanais ne sont pas respectés est interdit, car ils portent atteinte à l'identité Omanaise.

Le poignard Omanais recourbé (kandjar), objet culturel majeur, se porte uniquement à l'occasion d'évènements marquants.

 

Une modernité sans excès.

Le système routier est magnifique, autoroutes et routes principales excellentes éclairées la nuit, la distribution électrique approvisionne les territoires les plus reculés, la production d'eau par dessalement d'eau de mer est répartie sur tout le pays, une grande usine de liquéfaction de gaz naturel a été construite avec Total Énergies à Sour, l'hôtellerie est de bon niveau, le tourisme de masse est, pour l'instant, évité.

Par contre, il est interdit de construire en hauteur plus de 8 étages, pour éviter les énormes buildings qui perturbent les paysages.

Tout à Oman nous a étonné !
Ce voyage a été une magnifique surprise, que notre guide, un Tunisien expatrié à Oman depuis 12 ans, parfaitement arabophone, a enrichie par sa connaissance profonde du pays.

 

Pour que tous puissent consulter les photos du voyage, et éventuellement en télécharger certaines, nous les avons mises sur OneDrive

Le dossier des photos du voyage est accessible en cliquant ici

 

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