mercredi 27 mars 2024

Louis Omer-Decugis, entrepreneur, philanthrope, généreux.

Le 13 février 2024, Olivier Devergne nous a fait part du décès de Louis Omer-Decugis, que beaucoup d'entre nous connaissions et apprécions.

"Chers amis,
Au jubilé - 2016
 
Même à nos âges…, on ne s’habitue jamais aux mauvaises nouvelles.
Louis Omer-Decugis nous a quittés.
Ma femme et moi nous souvenons de l’accueil que Jacqueline et Louis nous avaient réservé, fait d’attentions, de prévenance et de gentillesse, lors de la préparation du jubilé de notre promotion en 2016, où ils nous avaient ouvert leur porte pour une journée inoubliable.
Amitiés à tous"
Olivier Devergne

 

Nombreux de la promo 66 sont ceux qui, émus par cette triste nouvelle, ont partagé avec nous souvenirs et anecdotes.

Michel Roux
"Pour une triste nouvelle, c'est une triste nouvelle.
Je me souviens très bien aussi de la réception des Omer-Decugis chez eux : un moment qui reste dans les mémoires !
Amitiés"

Jean-Pierre Lemiesle
"Incroyable !
Lui si costaud ;
Je garde le souvenir de la PMS où c’était toujours lui qui portait le fusil-mitrailleur et on faisait les 400 coups ensemble.
Puis on s’est malheureusement perdu de vue.

Michel Tardieu
"C’est une grande émotion.
Nous ne voulons pas nous habituer à cette répétition de tristes nouvelles que le franchissement des 80 ans risque d’accélérer. 
Nous avons partagé avec Louis pendant 3 ans le même comptoir et, même si nous n’étions pas intimes, je garde de grands souvenirs de nos échanges et des soirées de comptoir qu’il avait organisées à Ville d’Avray."

Jean-Christian Maisons
"Oui, ça fait de la peine de perdre un camarade, même à nos âges.
Je suis aussi allé au jubilé de notre promotion et j'ai été très heureux de revoir Louis à cette occasion.
Il se trouve qu'il a été le camarade que j'ai consulté quand je suis entré à IBM, mon premier emploi. Je devais élaborer une démonstration à l'attention du CTIFL et il m'a reçu en toute simplicité avec sa gentillesse coutumière pour m'expliquer les tenants et aboutissants de son métier. D'une certaine façon et de façon certaine, je lui suis reconnaissant de m'être honorablement acquitté de cette mission.
Adieu Camarade !"

Michel Dumoulin nous raconte une anecdote, vivante illustration de cette expression usuelle : "le monde est petit."

"Je n'avais que peu connu Louis à l'École, et je le regrette.
Mais je me dois de rapporter une anecdote liée à son merveilleux accueil lors du cinquantième anniversaire de la promo.

Au Jubilé
Partis parmi les derniers, Françoise et moi sommes allés saluer Jacqueline pour la remercier d'avoir mis sa demeure à notre disposition.
À ma grande surprise, celle-ci me répondit : "Michel Dumoulin, je vous connais depuis bien longtemps, vous alliez à Rozier...  ... ...". Effectivement, lorsqu'elle était petite fille, elle allait en vacances à Rozier-Côtes-d'Aurec (300 habitants, magnifique église du XIème siècle, 30 Km de Saint-Etienne), où mes parents possédaient notre maison de vacances. L'adolescent que j'étais ne l'avait pas remarquée, mais elle se souvenait du grand mince (à l'époque) qui se baladait en solex dans le village.

Le monde est vraiment petit !!!

Je conclus en présentant à Jacqueline l'assurance de mon plus sincère soutien dans ces douloureuses circonstances."
 
 
Didier Charlet l'a bien connu, depuis la sortie de l'École.

"En effet une très mauvaise et très triste nouvelle.
Louis faisait partie de notre "club d'investissement", à large majorité fait de camarades de la promo 1966, depuis quasiment notre sortie de l'École.
Son état de santé lui a fait manquer plusieurs réunions ces derniers mois, mais notre dernière réunion a eu lieu chez lui le 24 janvier - ce qui lui a sûrement fait très plaisir - grâce à l'énergie de Jacqueline, qui craignait une fin prochaine...
Nous l'avons en effet vu très affaibli, même s'il nous disait aller encore chaque jour à son bureau de Rungis, ce marché qui a rempli sa vie et celle de sa famille, une famille unie et élevée dans le respect des valeurs chrétiennes et dans l'attention portée aux autres.
 
Au Jubilé
 Il parlait encore avec gourmandise de son métier et des fruits importés en France par la société Omer-Decugis depuis plusieurs dizaines d'années, dont il nous aura régalés bien souvent.
Il était une "figure" de ce marché de Rungis.
 
Louis a toujours été un ami fidèle, simple, direct, et souriant. Lorsqu'il nous accueillait, comme il l'a fait avec la promo entière lors de notre "jubilé", c'était toujours avec une chaleur et une simplicité qui cachait le mal qu'il se donnait pour que tout soit parfait.
Pour résumer, je dirai simplement que Louis était "quelqu'un de bien", même si ce qualificatif me paraît faible.
Louis va me manquer, comme il va manquer à tous ceux qui l'ont connu.

Bien amicalement."

 

De même, Jacques Barret nous livre quelques souvenirs marquants.

"N’ayant pu être au Jubilé, notre dernière rencontre, pour Odile et moi, avec Louis et Jacqueline, remonte au 40ème anniversaire à Toulon. Elle fut la joyeuse occasion d’évoquer de nombreux souvenirs communs. Je n’en reprendrai ici que quelques-uns.

Ceux du « Comptoir 34 ». Louis, un peu « distancié », ne parlant certes pas « pour ne rien dire », à l’humour discret, mais vif. La campagne présidentielle de 1965 dans laquelle il m’entraîna.
 
Dans le Golfe d'Ajaccio en Juillet 2012
Ceux de la « Royale » à Toulon. Louis était, des nombreux HEC 66 servant dans la Marine, un des plus discrets, ayant dans la région des repères familiaux. Affecté, comme professeur d’anglais, à l’école des Officiers Transmissions des Bormettes, il était le mieux placé d’entre nous pour être, sur le Croiseur Colbert, l’Officier du Chiffre du Général de Gaulle lors de son voyage au Québec, et, à ce titre… chiffrer son message de félicitations à Malraux pour ses « Antimémoires ».
Ceux des « Années Tignes » ensuite. Un Paris-Tignes nocturne, pour se mesurer, dès matin, avec Louis – imbattable ! - et François Martin, sur les pistes. Puis, avec Jacqueline, déjà connue à Toulon, et par la suite Odile qui devint mon épouse, plusieurs joyeux séjours dans l’appartement du Val Claret, à Tignes.

Certes, repris par Paris, la vie professionnelle, les enfants venus, nos rencontres se firent de moins en moins fréquentes, jusqu’à ces heureuses retrouvailles, Toulon, 2006.

Je garde de Louis le souvenir d’un homme à la très grande sincérité. Homme de mesure, de profonde humanité, voire d’une humilité probablement liée à sa foi, très généreux.
Souvenirs d’un très agréable compagnon d’études, puis d’une bonne amitié, qui nous apporta celle de Jacqueline, vers qui vont nos meilleures pensées."

 

Pierre Roger-Machart, notre camarade de la promo 1965, l'a longuement accompagné dans son soutient de 20 ans aux enfants atteints de cancer en Afrique.

Course "Enfants sans cancer" en 2014
"L’association Groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique (GFAOP) a perdu Louis Omer-Decugis, son Administrateur et membre de son Bureau.

C'était un homme de grande valeur, qui a donné beaucoup au GFAOP et participé activement à son développement avec sincérité et efficacité. C’était un ardent défenseur de la cause des enfants atteints de cancer en Afrique, un grand homme, efficace, discret, un homme de compromis, ne s’énervant jamais.

Il a énormément fait pour les enfants africains atteints de cancer.
Nous perdons un grand homme, un ami de l’Afrique et l’un des bâtisseurs du GFAOP.

Né en 1944, il était diplômé d’HEC, marié avec 4 enfants.

Du fait de ses activités professionnelles, Louis portait un intérêt particulier à l’Afrique francophone en tant que fondateur et Président de la Société Internationale d’Importation (S.I.I.M.), se consacrant à l’importation de fruits exotiques, avec comme principaux pays-source la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Bénin, le Sénégal, le Mali, le Burkina-Faso, le Kenya, l’Equateur et le Brésil.

Du fait de son tempérament généreux, il avait une prédisposition à s’intéresser à des thèmes comme ceux du GFAOP. Et du fait de ses relations de camaraderie, matérialisées notamment par des footings chaque samedi matin avec ceux d’entre nous qui avaient déjà rejoint le GFAOP dès 2000, il accepta d’en faire partie en 2004 lorsque nous le lui avons proposé.


Ayant fait alors la connaissance du Pr Jean Lemerle, le Président d’alors, onco-pédiatre à l’Institut Gustave Roussy, une relation d’estime réciproque se créa, ce dernier appréciant particulièrement les avis de ce chef d’entreprise qui avait fait la preuve de ses capacités dans son action professionnelle en Afrique francophone. Ce fut plus encore le cas avec le Pr Harif avec lequel une profonde relation d’amitié se créa, qui dura jusqu’au dernier jour.

Ayant professionnellement à aller en Côte d’Ivoire, Louis ne manquait pas de rendre systématiquement visite à l’Unité d’Oncologie Pédiatrique (UOP) de Treichville pour travailler avec les oncologues et voir comment les aider. Et il trouvait un grand intérêt à accompagner le Pr Harif et le Dr Patte dans leurs visites aux UOP : Bamako, Yaoundé, Ouagadougou, Abidjan, Tananarive, Dakar, Kinshasa, et Ouagadougou en 2019.
Il se réjouissait d’aller à Abidjan pour les journées du GFAOP de février 2024, mais son brusque décès l’en empêchât.

C’est à son initiative qu’a été créée la première maison de parents à l’UOP de Treichville, avec l’appui de la fondation Lalla Salma, de l’association Soleterre, et de l’association de soutien locale Aide aux Enfants atteints du Cancer (AEC). C’est aussi grâce à son appui que la maison de parents "Les Jeannots" à Kinshasa a pu commencer à fonctionner et que la maison de parents de Ouagadougou a été choisie. 

Il participait très activement et généreusement à la recherche de fonds, notamment pour permettre les envois de médicaments aux Unités d’Oncologie Pédiatrique. C’était un très grand donateur, qui, avec sa Fondation d'entreprise et les membres de sa famille, nous a beaucoup aidés.
Une belle personnalité nous a quittés.
Il fait partie de ces hommes qui laissent une trace de leur passage ici-bas. Le GFAOP a eu la chance de connaître et de bénéficier de ses talents et de son énergie.

S’il nous a quitté, il ne quittera pas nos mémoires."
Pierre Roger-Machart
 
 
 
 NON ! 
 
Contrairement à ce que laisserait penser cette photo, Louis n'a JAMAIS été patron de chalutier !
 
C'est seulement une bien belle photo de lui, prise lors d'un voyage familial en Suède.

 (Ajout de votre Blogmaster) 
 
 
La société Omer-Decugis & Cie a publié un communiqué de presse chaleureux.
Consultez-le en cliquant ici