Dai Le Thuc nous a fait part du décès de notre camarade Jean-Pierre Hauguel, au soir du 19 février dernier.
Il nous a transmis ces quelques lignes :
"Sa générosité et son altruisme naturels en faisaient un éternel insatisfait devant l'état du monde...
Le culte des ancêtres, au Viet-Nam, procède d'une profonde conviction, entre autres, que les morts ne sont pas morts, et resteront toujours vivants...."
François d'Hauteville nous a envoyé ses souvenirs
"Je n'ai pas été un ami intime de Jean Pierre Hauguel. Mais j'ai reçu cette nouvelle avec une émotion particulière car elle me renvoie deux souvenirs de l’École.
Hauguel (on s'appelait par nos noms à l'époque) avait une belle voix de basse. Dès notre entrée à l’École, il avait pris l'initiative de susciter un petit groupe vocal de Gospel, et pendant quelques jours, avec quelques autres, nous avons essayé de voir quels auraient pu être nos ambitions et notre répertoire. Cela n'alla pas très loin, en tous cas pour moi, mais ce souvenir qui m'est resté témoigne que c'est lors de ces premières semaines dans notre nouvelle école que se sont forgés des moments de camaraderie très forts, même si les trajectoires nous ont tous séparés. Fiasco donc pour le chant choral, mais moments partagés à nouveau dans l'équipe d'athlétisme. Hauguel était un sprinter très honorable et participait fidèlement aux relais 10 fois 100 ou 200 mètres, épreuves reines de ces "tournois triangulaires" de légende qui indiquaient le vrai potentiel athlétique et collectif de notre école. A la clé, les entraînements les soirs d'hiver à la lueur de quelques pâles réverbères sur l'anneau cendré installé derrière le central de Roland Garros, sous la férule de notre cher et docte entraîneur Dassonville, affairé à suivre les courses fractionnées des uns et des autres à l'aide des nombreux chronomètres qu'il portait en sautoir.
Quarante cinq ans plus tard j'ai redécouvert Hauguel lors du voyage au Liban et j'ai appris qu'il s'appelait Jean-Pierre. J'ai admiré la manière qu'il avait de concilier les liens de camaraderie avec notre groupe, et une vision de la société et des engagements qui étaient si éloignés de ceux de la plupart de ses camarades. Avec fougue, il cherchait à nous faire voir qu'une autre société pouvait advenir, plus généreuse pour ceux dont la vie est plus dure et plus respectueuse du bien et des ressources communs. Il s’inscrivait par là dans la tradition du socialisme né du 19 siècle et de la critique naissante d’une société menacée par les égoïsmes individuels. Il me semble dans mon souvenir que Chantal, son épouse, n'était pas en reste. Je regrette beaucoup de n'avoir pas pu être du voyage qu'il avait organisé en Normandie (1).
Il me semble que, sans des hommes et des femmes comme notre camarade Hauguel, le monde serait encore plus dur et plus injuste."
François d'Hauteville HEC 66
(1) Il était un fidèle des activités de notre promotion et il nous avait entraînés dans une promenade dans son pays de Caux en septembre 2009. Le programme était bien à son image. Les rencontres qu'il nous avait préparées étaient variées et conformes à ses préoccupations, une conteuse anglo-cauchoise qui avait su nous subjuguer en nous racontant le LIN, des délégués syndicaux d'une centrale nucléaire voisine et de son environnement économique, des écologistes, Sabine Servan Schreiber venue en voisine, la ville du Havre...
Sa générosité était sans limite, son enthousiasme pour les causes qu'il défendait aussi.
Olivier Devergne Délégué promotion HEC 66
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